Monter un mur en parpaing, le mode d’emploi

27 Déc 2021

Connu pour sa stabilité et sa résistance, le parpaing est un matériau de construction très utilisé pour la construction des maisons modernes. Plus performant et plus facile à poser que la brique traditionnelle, ce matériau offre de nombreux avantages qu’il soit utilisé sur les murs de clôture, les façades ou les murets. Utiliser le parpaing pour élever un mur requiert cependant précision et technicité. Vous souhaitez construire un muret de jardin dans votre maison en utilisant ce matériau ? À travers ce guide complet, découvrez comment monter un mur en parpaing sans avoir l’expertise ou la compétence d’un maçon professionnel.

Qu’est-ce que le parpaing ?

Avant de commencer par détailler les différentes étapes de la réalisation d’un mur en parpaing, commençons par définir ce que c’est que le parpaing. Parfois appelé « aggloméré », le parpaing est un élément de maçonnerie utiliser pour la construction des murs et des bâtiments. Il est souvent fabriqué en ciment et possède deux faces lisses qui forment la façade du mur après la pose. Ce matériau peut être creux ou plein, selon la moule utilisée. Mais dans la majorité des cas, il est de forme parallélépipédique et dispose d’une structure poreuse. Certains modèles sont conçus à partir d’agrégats lourds (sable et gravillons) alors que d’autres ont une composition plus légère en pouzzolane et laitier expansé.

Monter un mur en parpaing : les outils et matériaux nécessaires

Vous souhaitez monter un mur en parpaing dans votre maison ? Après avoir choisi le type de bloc de béton qui convient à votre projet, il faudra rassembler les différents outils et les matériaux dont vous aurez besoin pour la construction. En effet, la réalisation d’un mur en parpaings nécessite un outillage spécifique en plus des matériaux que sont : les blocs de béton et le mortier. Voici quelques outils parmi les plus nécessaires :

  • truelle à joint et une truelle classique
  • meuleuse électrique et une massette (pour couper le parpaing)
  • niveau à bulle et une règle de maçon
  • auge de maçon, une taloche et un cordeau à tracer (cordex)
  • équerre de maçon et du fil à plomb
  • piquets de bois long de 60 cm environ
  • bâches de protection et des cordeaux

En plus de ces principaux accessoires, vous devez vous munir d’une paire de gants en caoutchouc et de bottes. Il faudra également mettre un masque de protection et un casque de chantier. S’il s’agit d’une pose en hauteur, vous aurez besoin d’un échafaudage pour construire votre mur en bloc de béton.

outillage du maçon - parpaing

6 étapes pour monter un mur en parpaing

Vous avez déjà rassemblé tous les outils dont vous aurez besoin pour la construction du mur ? Vous pouvez maintenant passer à la pose proprement dite. En principe, monter un mur de parpaing est beaucoup plus aisé que construire un mur en brique classique. Cependant, faites attention ! Le montage d’un mur en parpaings est simple, mais nécessite une procédure plus complexe. Pour y arriver, vous devez respecter une technique de pose bien définie. Voici les différentes étapes pour construire votre mur en parpaings dans les règles de l’art.

Délimiter l’emplacement des fondations

Lorsqu’il s’agit de monter un mur de parpaing en plein sol, la première chose à faire est de réaliser les fondations de la maison. Pour cela, il faut commencer par délimiter l’emplacement des fondations selon vos besoins. Ceci se fait à l’aide de quatre jalons de bois, des clous et des cordeaux. Enfoncez deux chevrons au sol à chaque extrémité de la longueur du mur, en respectant un écart de 80 cm entre les piquets. Ensuite, fixez une traverse en bois entre les deux piquets de chaque extrémité. Sur chaque traverse, plantez deux clous espacés de la largeur des fondations (minimum 40 cm). Pour finir, reliez les clous qui se trouvent sur le même alignement à l’aide de cordeaux bien tendus, en créant une sorte de transversale entre les deux traverses. Une fois que les cordeaux sont bien en place, vous pouvez passer à l’étape suivante.

Couler les fondations

À ce niveau, il faut creuser les fondations en respectant la délimitation réalisée. En France, les fondations doivent être creusées hors gel et avoir une profondeur minimum de 60 à 90 cm, selon la région et le type de sol. Lorsque la profondeur idéale est atteinte, vous devez couler le béton des fondations. Cela nécessite deux grandes étapes : le coulage du béton de propreté et la pose de la semelle de fondation.

Le béton de propreté

La procédure est simple. Préparez votre béton en faisant un mélange de ciment, de sable, de gravillon et d’eau. Assurez-vous de respecter les dosages inscrits sur le guide du maçon (sur le sac du ciment à maçonner). En général, pour un sac de 35 kg de ciment, il faut ajouter environ 20 à 22 pelles de gravillon et 10 à 12 pelles de sable. Dès que le béton est prêt à l’emploi, posez une couche de mortier d’environ 4 centimètres d’épaisseur. Laissez sécher pendant au moins une journée entière.

La semelle de fondation

Après avoir coulé le béton de propreté, vous pouvez réaliser la semelle de la fondation. Pour cela, installez les armatures (ferraillages) sur le béton de propreté en essayant de les surélever à l’aide de petites cales en plastique. Posez ensuite la couche de la semelle sur le ferraillage. Pour garantir une bonne solidité du mur, votre semelle de fondation doit être suffisamment épaisse pour supporter le mur. Ce qui est recommandé c’est de réaliser une semelle dont la profondeur est égale au double de l’épaisseur des parpaings utilisés. Ainsi, si vos blocs de béton sont épais de 20 cm, votre semelle de fondation doit avoir une épaisseur minimum de 40 cm. Une fois que le béton est coulé, laissez sécher au moins une semaine.

Tracer l’emplacement du mur

Votre semelle de fondation est sèche et prête à recevoir le premier rang de parpaings ? Avant de procéder à la pose, vous devez délimiter l’implantation du mur. L’objectif est de tracer une ligne à suivre pour poser les parpaings, afin d’obtenir une très bonne horizontalité. Pour commencer, implantez un piquet à chaque extrémité de la fondation. Après cela, fixez un cordeau tendu entre les deux piquets, de sorte à obtenir une ligne parallèle à la semelle de fondation. Dès que cela est fait, placez votre niveau à bulle en position debout, la face plane collée au cordeau. Vérifiez la perpendicularité à l’aide du niveau, puis réalisez votre marquage au sol. Répétez la même opération entre 2 à 5 endroits différents sur toute la longueur du mur. Sur la base des repères marqués, tirez un trait de cordex pour tracer une ligne sur le béton sec.

Poser la première rangée

Maintenant que l’emplacement du mur est matérialisé sur le béton de la fondation, vous pouvez commencer par poser votre première rangée de parpaings. Pour cela, préparez votre mortier en mélangeant du ciment, du sable de maçonnerie et de l’eau. Faites attention à adapter le dosage selon la surface du mur. Par exemple, avec des parpaings de 20x20x50cm, vous devez prévoir entre 17 à 20 kg de ciment et 50 à 60 kg de sable pour 1 m2 de mur. Une fois que votre mortier est préparé et prêt à l’emploi, débutez la pose du premier rang en respectant les étapes suivantes :

  • Humidifiez le béton de la semelle
  • Étalez une couche de mortier de 2 à 3 cm en respectant le marquage au sol
  • Placez les parpaings d’angle et les blocs d’extrémité (blocs de tête), puis vérifiez leur verticalité
  • Fixez un cordeau tendu entre les deux blocs de tête de chaque rangée pour assurer un bon alignement des parpaings
  • Posez les autres blocs en béton le long du cordeau fixé, en laissant des joints verticaux de 1cm de large
  • Vérifiez l’horizontalité avec un niveau et une règle
  • Retirez le surplus de mortier sur la semelle de fondation puis réalisez les joints avec une truelle adaptée.

Pour réaliser les joints verticaux, la technique à utiliser est simple. Ajoutez une quantité suffisante de mortier au niveau de chaque joint. Placez en suite votre taloche sur le côté vertical du joint, puis faites descendre le mortier dans la fente à l’aide d’une truelle, tout en vibrant la taloche.

construire mur en parpaings

Élever le mur

Après avoir réalisé la première rangée, montez les autres rangs de parpaings en suivant les mêmes méthodes. Pour garantir une bonne stabilité du mur, les parpaings sont montés en quinconce. C’est-à-dire que les joints verticaux sont décalés d’une rangée à l’autre. Cela nécessite que certains parpaings soient des demi-blocs. Par exemple, contrairement à la première ligne, les blocs d’extrémité de la deuxième rangée seront à moitié pour avoir un montage en quinconce. Pour réussir la pose, il faudra couper le parpaing à l’aide d’une massette ou d’une meuleuse électrique.

En plus de respecter le principe de montage en quinconce, il est important de vérifier l’aplomb à chaque nouvelle ligne. Cela permet d’assurer la verticalité du mur au fur et à mesure de la pose. De plus, vous devez vérifier l’horizontalité du mur à l’aide de votre niveau, durant la pose des blocs de béton.

Réaliser les travaux de finition

Vous avez réussi à monter votre mur en parpaing jusqu’à la hauteur voulue ? Vous pouvez maintenant réaliser les travaux de finition selon le rendu esthétique souhaité. Tout dépend de vos envies et de vos goûts en matière d’esthétique. Si vous souhaitez obtenir un mur de finition brute, les travaux à réaliser seront moindres. Par contre, dans le cas d’une finition de type enduit (gratté, taloché, rustique, écrasé), il peut être nécessaire de faire appel à un artisan-enduiseur.

Monter un mur en parpaing : quel type de bloc en béton choisir ?

Le parpaing, il en existe de différents types, selon le modèle et les dimensions. Voici tout ce que vous devez savoir sur chaque variété, afin de choisir celle qui convient le mieux à votre projet.

Les différents types de parpaings selon le modèle

Le parpaing se décline en une grande variété de modèles selon l’aspect de la brique et sa structure. Chacune des variétés existantes est destinée à une utilisation précise selon le type de mur. Pour réussir la construction d’un mur, il faut donc savoir à quel usage correspond chaque type de parpaing. On peut citer :

  • parpaing creux
  • parpaing d’angle
  • parpaing à bancher
  • parpaing planelle
  • parpaing linteau…

Ce sont les modèles les plus utilisés dans le secteur de la construction des logements et des bâtiments d’entreprise.

Le parpaing creux

Les parpaings de béton creux sont les modèles les plus courants. Ils conviennent parfaitement pour la construction des murs standards ou traditionnels. Vous pouvez les utiliser sur les murs de façade, mais aussi sur les murs de pignon et les murs de refend. On les reconnaît par leur aspect alvéolé et leurs extrémités creuses qui facilitent la réalisation des joints verticaux.

Le parpaing d’angle (bloc-poteau)

Les parpaings d’angle sont destinés à une utilisation dans les angles de murs, comme leur nom l’indique. Ils servent à la réalisation des chaînages verticaux, grâce à leur forme particulière. Ce type de parpaing est doté d’une structure à moitié creuse. Une extrémité du bloc en béton est lisse et plate, alors que la seconde extrémité est trouée. Ainsi, lors de la pose, la partie creuse est disposée de façon à recevoir le chaînage en métal qui permet de renforcer la construction. Selon le modèle, le creux du bloc-béton peut être rond ou de forme carrée.

Le parpaing à bancher

Les parpaings à bancher sont des blocs de béton moulé en forme de « H ». Cette structure particulière leur permet de recevoir les armatures et le mortier directement dans leurs alvéoles. Ainsi, le béton est coulé directement dans le parpaing, ce qui rend la structure plus solide et plus résistante. Ce type de bloc est donc très adapté à la construction des murs de soutènement. Il convient également pour la réalisation de coffrages perdus.

Le parpaing planelle

Le parpaing planelle est un bloc de béton de faible épaisseur. Il est plus fin que le modèle standard utilisé sur les parois verticales. Ce type de parpaing sert principalement à réaliser les abouts de plancher. Pour cela, il est placé aux intersections des planchers et des éléments de la maçonnerie.

Le parpaing linteau

Le parpaing linteau est un bloc de béton en forme de « U ». Ce type de parpaing est destiné à la réalisation des linteaux et du chaînage horizontal. Une fois qu’il est posé, les armatures de béton sont directement insérées dans sa partie creuse en forme de « U ». Ainsi, comme dans le cas du modèle en « H », le béton est coulé directement à l’intérieur du parpaing. C’est une alternative idéale pour éviter l’utilisation du coffrage traditionnel au niveau des linteaux et du chaînage horizontal.

Le parpaing de jambage

Également appelé feuillure, le parpaing de jambage est destiné à la réalisation des coins d’encadrement ou des tableaux de baie au niveau des fenêtres et des portes. Il est doté d’un côté lisse et d’un côté creux en forme de bride. Cette structure lui permet de s’intégrer facilement dans les coins ou les angles de murs. Ce style de bloc en béton ne sera donc pas utile si vous souhaitez construire un muret en parpaings.

Le parpaing perforé (bloc plein)

Souvent appelé bloc plein, ce type de parpaing est plus dense et plus lourd que toutes les autres variétés. C’est le type de bloc de béton le plus adapté pour la réalisation des éléments de la fondation. Il peut donc être utilisé au niveau des soubassements et des murs de sous-sols. Sa consistance lui confère une très bonne résistance, ce qui justifie davantage son utilisation en soubassement pour la solidité des murs de la maison.

Les différents types de parpaings selon les dimensions

En dehors de la grande variété des modèles, la plupart des blocs de béton existent en différentes dimensions. Il faut donc choisir les dimensions qui conviennent à votre construction, afin d’assurer la stabilité des murs. En principe, les dimensions standards d’un parpaing sont de :

  • 20 cm de longueur
  • 50 cm de largeur
  • 25 cm de hauteur.

Selon le type de construction, l’épaisseur du parpaing peut varier entre 5 cm et 32,5 cm. Cependant, ces dimensions standards ne sont pas toujours les mêmes. Elles peuvent varier en fonction de l’utilisation à laquelle le bloc en béton est destiné.

Ainsi, il existe deux grandes catégories de parpaings selon les dimensions. La première comprend les blocs de 15 à 20 cm d’épaisseur et de 40 à 60 cm de large. Ces types de blocs en béton sont plus adaptés pour l’édification d’un mur de refend ou d’un mur de clôture en parpaing. La deuxième catégorie rassemble les blocs en béton ayant une épaisseur de 5 cm, 7,5 cm ou 10 cm, avec une hauteur de 20 cm et une largeur de 40 à 50 cm. Ceux-ci sont souvent utilisés dans la construction des murs de cloisons ou de contre-cloisons.

Monter un mur en parpaing : quel budget prévoir ?

Le budget à prévoir pour la construction d’un mur en parpaing varie d’une situation à l’autre. En effet, le prix d’un mur en parpaings dépend de plusieurs facteurs :

  • nombre de parpaings nécessaires
  • quantité de ciment à utiliser
  • quantité de sable de maçonnerie

Ainsi, le coût de votre mur en parpaing va dépendre du prix à l’unité des blocs de béton utilisé. En général, il faut compter entre 1 et 3 euros pour un modèle standard de parpaing creux. Environ une dizaine de ce bloc en béton sera nécessaire pour 1 m2 de mur. Ainsi, pour monter votre mur de parpaing, vous devez prévoir en moyenne entre 10 et 30 euros par m2, uniquement pour l’achat des blocs de béton. Il faudra ajouter à cette somme le coût du ciment et du sable à maçonner. Pour le ciment, il faut prévoir entre 5,50 et 10,50 euros pour un sac de 35 kg. En ce qui concerne le sable à maçonner, le prix du sac de 35 kg varie de 2,50 à 6 euros.

Quels sont les avantages et inconvénients du mur en parpaing ?

En raison de sa structure et de sa composition, le parpaing offre de nombreux avantages lorsqu’il est utilisé en construction. Parmi ceux-ci figure sa grande rigidité qui confère une solidité optimale aux murs. De plus, le parpaing est très résistant que ce soit aux intempéries, aux incendies et aux mouvements sismiques. Cette résistance lui permet de bénéficier d’une très bonne longévité. Ce matériau peut rester longtemps en place sans s’altérer, malgré l’exposition à la pluie ou au soleil. Quoi de mieux pour renforcer la structure de votre maison et garantir sa longévité ?

Cependant, bien qu’il soit très avantageux sur de nombreux points, le parpaing possède également des limites. Il s’agit notamment de sa faible performance en matière d’isolation thermique et phonique. Lorsque vous utilisez des parpaings classiques pour la construction de votre maison, il faudra installer des couches d’isolation supplémentaire sur vos murs pour garantir une meilleure performance thermique. Toutefois, il existe certains modèles de blocs en béton avec isolant intégré, qui offrent une résistance thermique plus ou moins intéressante. Mais ces variétés de parpaings sont plus coûteuses, comparées aux modèles classiques.

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